Conférence plénière

Définir la médiation culturelle : enjeux de la pratique, enjeux de la conceptualisation

Lorsqu’on examine le sort des paradigmes qui structurent ou ont vocation à structurer les politiques publiques de la culture, la médiation culturelle occupe une place singulière. Elle se situe, historiquement, à mi-chemin entre les grands paradigmes historiques, de l’action culturelle au binôme notionnel démocratisation/démocratie et des paradigmes plus récents que l’on peut considérer comme émergents ou alternatifs, comme la participation ou les droits culturels. Son ambition se situe elle aussi à mi-chemin entre modèles institutionnels et modèles alternatifs de transmission culturelle. A-t-elle-même accédé au rang de paradigme ? La question peut être posée au regard de son impact relativement faible, aussi bien en termes intellectuels qu’en termes de régimes d’action. En revanche, sa dimension conceptuelle est riche, diversifiée et encore en partie à explorer et à construire, et les questions qu’elle permet de cerner sont aujourd’hui encore d’une grande actualité. En particulier, il faut s’interroger sur la pertinence d’une vision de la médiation comme modèle générique et transversal pour l’ensemble des domaines culturels, et y substituer une vision plus sectorielle et située.

Biographie

Marie-Christine BORDEAUX est maître de conférences, chercheure au Groupe de recherche sur les enjeux de communication (Gresec), vice-présidente chargée de la culture à l’Université Stendhal Grenoble-III, responsable adjointe de l’ARC 5 « Cultures Sciences Sociétés et Médiations » et membre du Haut Conseil de l’éducation artistique. Elle consacre ses travaux à la médiation culturelle, la médiation scientifique, l’éducation artistique et culturelle, ainsi qu’aux publics dits « spécifiques », aux amateurs et plus largement aux formes de la démocratisation et de la démocratie culturelles.

Marie-Christine Bordeaux